Cœur_de_l_Ocean

Le Coeur de l'Océan

Le 10 avril 1912, une jeune femme nommée Rose embarque sur un paquebot géant de 269 mètres de long, avec sa mère, son fiancé, et leurs domestiques.
Rose ne se sent pas à sa place dans la haute société et de plus on veut lui faire épouser un homme qu’elle n’aime pas.

Elle tente de se suicider en sautant par-dessus bord à l’arrière du navire. Mais Jack se précipite à son secours en la retenant par la main. Ils finiront affalés l’un sur l’autre.
Ils ne se quitteront plus… à moins que la mort ne les sépare.

Rose demande à Jack de la dessiner, nue sur un canapé avec « Le Cœur de l’Océan » à son cou. Ils se cachent dans la salle des machines, déambulent dans les coursives, dansent et chantent sous le troisième pont et font l’amour dans un tacot !

Puis c’est l’impact : Le navire entre en collision avec un iceberg.

Rose se précipite au secours de Jack, menotté dans une cellule avec de l’eau jusqu’à la taille.
Lorsque le navire se brise en deux, Jack et Rose se réfugient tout à l’arrière du navire, là où ils se sont rencontrés pour la première fois.

Le bateau sombre, les deux amoureux se retrouvent alors dans l’eau glacée près d’un morceau de bois flottant.  Il n’y a de place que pour une personne, alors Jack reste dans l’eau glacée, il sait que c’est la fin… « ça devient silencieux… je t’aime Jack …ne fais pas ça … j’ai si froid… je ne sens plus mon corps… promets-moi que tu n’abandonneras jamais, quoi qu’il arrive… même si ça a l’air sans espoir… je n’abandonnerai jamais, Jack ! »

Cette histoire n’existait plus, avant qu’un ou plusieurs scénaristes ne relient chacune de ces scènes, pour les faire revivre, leur donner un mouvement, une existence même éphémère.
Ils ont dû trouver des transitions, chercher du sens dans les récits de l’époque, faire revivre les disparus, même leurs âmes parfois.

Puis le film est projeté dans la salle. Il provoque des rires, des larmes, des cris. Il dure longtemps. Alors longtemps les spectateurs retiennent leur souffle et pas leurs larmes.

Et lorsque « la lumière revient déjà , et que le film est terminé… la photo sur le mot FIN peut faire sourire ou pleurer ». Il y a eu les bons et les vilains. Les bons s’en sont allés, les vilains sont toujours là… ils ont pris le pouvoir par la force et siègent dans les profondeurs limbiques de l’antre des émotions.

Une spectatrice reste dans la salle, mais ce n’était pas la dernière séance, il y en aura d’autres. Et elle les regardera encore, et encore… et pourtant… le Titanic heurtera toujours le même iceberg, se brisera toujours au même endroit et Jack coulera toujours, transi de froid, au fond de l’océan… ce jour passé du 15 avril 1912 à 2h20 du matin.

Le Titanic est toujours là : il gît à 3 843 mètres de profondeur à 650 km au sud-est de Terre-Neuve…